Le logement s’adapte progressivement au réchauffement climatique

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L’Association QUALITEL publie « L’état des lieux du logement des Français », une nouvelle enquête pour analyser la qualité réelle des maisons et des appartements. Réalisée sur un échantillon de 1 000 logements avec la mobilisation de 75 enquêteurs, cette étude associant mesures et observations permet de comprendre comment l’habitat a évolué au fil du temps et à quoi il ressemble aujourd’hui. En tout, 100 indicateurs tels que la température, la taille des fenêtres, la ventilation, le chauffage, l’isolation, etc. ont été pris en compte. Verdict : « Bien, voire très bien sur certains points, mais peut encore mieux faire sur d’autres… ». Focus sur les principaux enseignements de l’étude.

L’adaptation des logements aux personnes à mobilité réduite progresse encore trop lentement : par exemple 2 bâtiments résidentiels collectifs sur 3 ne disposent pas d’ascenseur. Et quand il y en a un, 1 habitant sur 5 doit franchir des marches avant de l’atteindre. Des contraintes problématiques au quotidien, pour tous ceux qui souffrent de perte d’autonomie. 60 % des Français se disent d’ailleurs insatisfaits de l’adaptation de leur logement aux personnes handicapées.

Comment les logements français ont-ils évolué au cours du dernier siècle ?

Etat de lieux du logement des français

Etat de lieux du logement des français

Au fil des dernières décennies, les logements français ont évolué, notamment en termes de configurations et d’aménagement. L’état des lieux du logement des Français révèle ainsi plusieurs évolutions majeures :

Un extérieur… absolument, y compris dans l’immobilier collectif

Plus d’1 appartement sur 2 (54 %) est aujourd’hui équipé d’un balcon et/ou d’une terrasse. En moins d’un siècle, la proportion des appartements avec extérieur a ainsi été multipliée par 3 ! Et l’accès à l’extérieur se joue aussi… par la fenêtre : en maison par exemple, la surface vitrée a gagné 2,1 m² depuis l’avant-guerre, atteignant, depuis 2009, une moyenne de 6,2 m² (4,9 m² dans les appartements de moins de 10 ans, soit 1,7 m² de plus qu’avant-guerre).

Toujours moins de rangements

De la cave au grenier, en passant par le placard intégré, les espaces facilitant stockage et rangements disparaissent progressivement. En un siècle, la part des logements possédant une cave a ainsi été divisée par 12 et celle des logements possédant un grenier, par 3,5. Une perte d’espace non compensée par les placards intégrés puisque seuls 49 % des logements récents sont équipés de 2 placards intégrés ou plus (41 % en appartement et 60 % en maison).

Moins d’appartements traversants

50 % des appartements de plus de 10 ans sont traversants, contre 32 % des plus récents. D’une conception plus contraignante, ils sont souvent moins économiques pour le projet et donc moins privilégiés.

Douche ou baignoire ?

La maison n’a pas choisi : 1/4 des maisons possède au moins une douche et une baignoire, contre 6 % seulement des appartements. Globalement, le duel est néanmoins remporté par la douche, qui équipe aujourd’hui 61 % des logements. Plus gourmande en eau et en surface, la baignoire, présente dans 56 % des logements, perd quant à elle du terrain depuis une dizaine d’années.

Manque de fenêtre… et d’eau chaude dans les salles de bain

37 % des salles de bain ne possèdent pas de fenêtre. C’est, logiquement, d’autant plus vrai dans les appartements : seuls 38 % possèdent une fenêtre dans la pièce humide contre 81 % pour les maisons.

Côté eau chaude, la salle de bain peut également encore mieux faire : pour 41 % des logements, l’eau chaude à température idéale de 38°C met plus de 30 secondes à arriver dans la salle de bain principale, soit un gaspillage annuel moyen de 7 665 litres d’eau.

La transition écologique est-elle en marche ?

Le logement s’adapte progressivement au grand défi du siècle : le réchauffement climatique. Sous l’impulsion des réglementations successives, l’isolation thermique s’est généralisée, les énergies renouvelables commencent à se développer… Ces évolutions devraient s’intensifier et s’accélérer avec la RE 2020. Dans le détail :

En maisons, énergies fossiles en voie de disparition, énergies renouvelables en amorce

Répartition des modes de chauffage en fonction de l'ancienneté des maisons

Répartition des modes de chauffage en fonction de l’ancienneté des maisons

Le nombre de logements chauffés au gaz a été divisé par 2 et le fioul a été banni des constructions récentes. À l’inverse, les pompes à chaleur et l’électricité se sont démocratisées.

En parallèle, les énergies renouvelables tendent à se développer : elles représentent aujourd’hui 8 % des modes de chauffage dans l’individuel, 10 % des maisons sont équipées de chauffe-eau thermodynamique ou solaire, 25 % des maisons les plus récentes sont nativement équipées en énergies renouvelables contre 7 % des plus de 10 ans.

Généralisation de l’isolation    

À partir de 1980, l’isolation devient le standard et tend vers la systématisation : 100 % des logements construits après 2009 sont isolés thermiquement. Contribuant également à une isolation performante, le double-vitrage est aussi devenu la norme : 91 % des logements construits avant 1979 en sont équipés alors même qu’il ne s’est popularisé qu’à la fin des années 1970. Aujourd’hui, 94 % des logements sont équipés en double ou triple vitrage.

Des volets à toutes les fenêtres… ou presque

8 logements sur 10 sont entièrement équipés d’occultations, dont 54 % par des volets roulants.

Des progrès restent à faire : par où commencer, sur quoi insister ?

Dans certains domaines, le logement peut encore mieux faire. L’Association QUALITEL engage ainsi les acteurs du secteur à poursuivre leurs efforts sur différents points d’amélioration, parmi lesquels :

L’humidité et les moisissures associées

Certes moins nombreuses avec la ventilation devenue la norme dans les pièces humides, les moisissures jouent toujours les troubles fêtes. En effet, près d’1 logement sur 5 présente des moisissures visibles à l’œil nu, dans les salles de bain, mais aussi dans les chambres. Dans ces dernières, le taux d’humidité est particulièrement élevé : 3 logements sur 10 présentent un taux d’humidité supérieur à 60 % dans les chambres alors que les médecins recommandent un taux de 55 %.

La sécurité contre les vols et intrusions

La porte reste la faille des logements français en matière de sécurité. Dans 4 logements sur 10, cette porte présente moins de 3 « vrais » points de fermeture, minimum requis par les assurances. Et quand la porte est infranchissable, le cambrioleur passe par la fenêtre. Or, en rez-de-chaussée, seulement 1/3 des logements ont des fenêtres équipées de barreaux ou d’occultations.

L’adaptation des immeubles aux personnes âgées et handicapées

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